PSYCHOGÉNÉALOGIE OU L’HÉRITAGE TRANSGÉNÉRATIONNEL

« L’arbre vit en moi.

Je suis l’arbre…

On me touche la jambe droite et papa se met à parler,

On me touche l’épaule gauche et voilà grand-mère qui gémit. »

Alejandro Jodorowsky

 

Guérir les blessures du passé, comprendre les schémas familiaux et les traumatismes transmis peut nous aider à guérir et à construire un avenir épanoui.

La psychogénéalogie invite à aller à la recherche de ses racines pour pouvoir se situer dans une lignée, se reconnaître et se positionner en tant que maillon d’une chaîne.

Et ensuite œuvrer avec conscience sur son arbre généalogique pour y découvrir les branches malades et se libérer de leurs répercussions néfastes.

Cette mise en lumière permet alors de ne plus subir le passé, afin de se rapprocher de l’expression de son être intime, sans répéter un programme clanique bien en place.

LES FONDEMENTS DE LA PSYCHOGÉNÉALOGIE :

La psychogénéalogie, est une discipline qui explore les liens entre nos origines

familiales et notre bien-être émotionnel.

Elle repose sur l’idée que les influences de nos ancêtres se transmettent à travers les générations. Par exemple, si notre grand-père a vécu une expérience traumatisante, cela peut avoir des répercussions sur notre propre bien-être émotionnel. L’héritage émotionnel est un concept clé de la psychogénéalogie, mettant en lumière comment les émotions et les schémas de nos ancêtres peuvent se répercuter sur nous.

Le but est d’arriver à dire : « tout cela fait partie de moi mais ce n’est pas moi ».

De mieux comprendre et donc de mieux aimer ceux qui nous ont précédés afin de nous en distinguer et devenir pleinement nous-mêmes.

Nous ne venons pas au monde vierges de tout conditionnement et de toute histoire : nous naissons avec un abondant bagage lequel n’est pas seulement génétique mais également psychique.

Certaines valises psychiques pèsent très lourd et beaucoup les traînent toute leur vie sans jamais en prendre vraiment conscience. Elles peuvent même devenir de véritables carcans intérieurs qui étouffent l’individu et l’empêchent de se construire en tant qu’être libre et autonome.

Il est très difficile d’être certain que ce que nous pensons nous appartient réellement. Il peut s’agir de projections de notre part ou d’idées qui arrivent et qui nous ont été transmises comme des certitudes absolues par notre famille. En développement personnel nous appelons ces pensées « les croyances limitantes ».

 

Travailler sur notre arbre généalogique peut nous aider à distinguer ce que nous pensons de ce que d’autres ont pensé et à faire le tri parmi nos bagages, en gardant ceux qui sont utiles et en nous délestant des autres.

Nous pourrons ainsi voyager plus léger. Nous deviendrons des individus à part entière, qui pensent, aiment et agissent librement, et non sous l’emprise d’influences venues d’ailleurs.

COMPRENDRE LES SCHÉMAS FAMILIAUX ET LES TRAUMATISMES

Nous portons en nous les vécus refoulés de nos ascendants, leurs désirs non réalisés,

leurs inhibitions et leurs interdits, leurs blessures émotionnelles, etc.

La transmission de ces inconscients se fait sur plusieurs générations. Les vécus refoulés vont s’accumuler, d’autres distorsions psychiques vont s’installer et perpétuer ainsi la chaîne de conditionnement.

Si les descendants d’un aïeul particulièrement problématique n’arrive pas à comprendre de quel fardeau ils ont hérité, non seulement ils vont le transmettre à leurs enfants, mais ils risquent fort de développer des pathologies propres, susceptibles de se répercuter à leur tour sur les 4 générations suivantes.

Les schémas familiaux récurrents :

Dans de nombreuses familles, des schémas récurrents se perpétuent d’une génération à l’autre. Par exemple, un rôle familial dominant peut se répéter, comme celui du sauveur ou du bouc émissaire. Les secrets de famille sont également des schémas fréquents, où des événements traumatisants sont tus et peuvent avoir un impact sur les générations futures.

Les traumatismes transmis :

Les traumatismes non résolus peuvent être transmis de manière inconsciente. Par exemple, la perte d’un être cher peut laisser une empreinte émotionnelle profonde qui peut se manifester chez les descendants. En identifiant ces traumatismes, nous pouvons commencer à les guérir et à briser le cycle.

LES OUTILS DE LA PSYCHOGÉNÉALOGIE

1) L’hérédité n’est pas une malédiction.

Si nos parents n’ont pas réussi à se libérer des problèmes non résolus de leurs parents et ancêtres, cela ne signifie en aucun cas que nous ne pouvons pas le faire. Ce n’est pas parce qu’on vient d’une famille à divorce, d’une famille à suicide ou d’une famille à faillite, qu’on sera contraint de répéter le même schéma.

Travailler sur son arbre généalogique peut aider à rompre la chaîne des répétitions, la compulsion à agir selon un modèle qui ne nous appartient pas.

2) L’arbre généalogique est un outil essentiel pour cartographier les liens familiaux et identifier les schémas récurrents.

En examinant les dates de naissance, de mariage, de décès, les prénoms, les maladies, les métiers, ainsi que les événements marquants, nous pouvons repérer des connexions significatives. Les constellations familiales sont un autre outil puissant qui permet de visualiser les dynamiques familiales en utilisant des représentations symboliques.

Pour essayer de mettre tout cela au clair, il va falloir travailler dans plusieurs directions :

– D’une part s’efforcer de découvrir chez ses propres ascendants les accidents de parcours, c’est à dire les traumatismes assez forts pour avoir des effets transgénérationnels,

– D’autre part enquêter sur les relations qu’ils entretenaient entre eux (époux-épouse), (frère-sœur), (enfant-parents), (enfants-grands-parents), etc.

3) La libération émotionnelle

En explorant nos racines familiales, nous pouvons libérer des émotions enfouies et des schémas limitants. Par exemple, si nous découvrons que notre grand-mère a vécu une relation abusive, cela peut nous aider à comprendre nos propres schémas relationnels et à travailler sur leur résolution.

4) La résolution des conflits internes

La psychogénéalogie offre la possibilité de résoudre les conflits internes envers nos ancêtres. Par le biais de rituels et de l’expression des émotions, nous pouvons apaiser les tensions qui ont été transmises et qui nous affectent encore aujourd’hui. Par exemple, organiser un rituel symbolique de pardon envers un ancêtre peut favoriser la guérison et la réconciliation.

5) La guérison des blessures familiales

La psychogénéalogie nous permet de guérir les blessures familiales en identifiant les schémas transgénérationnels et en travaillant à les transformer. Par exemple, si nous avons découvert que notre famille a été marquée par des conflits violents, nous pouvons choisir de mettre fin à ce schéma en recherchant des stratégies de résolution pacifique des conflits.

Les actes de conscientisation tels que la création d’un arbre généalogique et la réalisation de rituels ou actes psycho-magiques, peuvent nous accompagner sur ce chemin de guérison.

CONCLUSION

L’être humain est formé de personnes vivantes et défuntes, la façon dont toutes ces influences interfèrent, se combinent dans chaque individu, fait de nous des êtres uniques et singuliers, différents de tous ceux qui nous ont précédés et tous ceux qui nous succéderont. Devenir pleinement soi-même c’est prendre non seulement conscience de l’arbre que l’on porte en soi mais également de sa différence et de son unicité.

En nous penchant avec bienveillance sur notre arbre, nous pouvons rétablir le dialogue avec nos ancêtres, transformer leurs souffrances et les sublimer au profit de ceux qui suivront. Une véritable transmutation alchimique qui consiste à changer le plomb du passé en or, capable de rayonner sur ceux qui viendront après nous.

 

C’est pourquoi le travail transgénérationnel va bien au-delà de la dimension individuelle et a un caractère éminemment altruiste : réparer un arbre malade c’est travailler pour soi mais aussi et surtout pour sa descendance.

Marion Rebérat

(Merci à Lisiane Lévy et Sandra Couty – dont des enseignements sont repris ici.)

 

 

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– Si vous utilisez ce texte, merci de nommer vos sources, nom de l’autrice et du site internet –