Sel et Spiritualité :

Pourquoi les Traditions Chamaniques

Bannissent-elles le Sel pendant les Diètes ?

 

Introduction

Dans l’univers fascinant des traditions chamaniques, particulièrement en Amazonie, les voyageurs du cosmos – via l’ouverture de conscience – suivent des protocoles ancestraux pour dialoguer avec les esprits des plantes. Parmi les règles les plus surprenantes pour le néophyte figure l’éviction stricte du sel. Pourquoi cet aliment si banal est-il proscrit lors des diètes de plantes médecines, les plantes enthéogènes, comme l’ayahuasca ? Et pourquoi est-il au contraire recommandé pour « refermer » le corps après l’expérience ?

Cet article plonge au cœur de la relation complexe entre le sel, notre énergie et notre conscience.

1. Le Grand Jeu de l’Ouverture et de la Fermeture Énergétique

La vision chamanique perçoit l’être humain comme bien plus qu’un corps physique ; nous sommes entourés d’un champ énergétique (ou aura) et possédons plusieurs « corps » subtils (émotionnel, mental, spirituel). Le sel y joue un rôle de modulateur puissant de ces frontières invisibles.

  • Le régime sans sel : Une invitation à l’ouverture
    Pendant une diète, le but est de devenir le réceptacle le plus pur et le plus sensible possible aux enseignements des plantes. Le sel, de par sa nature dense et contractante, est perçu comme créant une « carapace » ou une barrière énergétique autour de nous. En le supprimant, on « ramollit » les limites de notre champ aurique.

Cette perméabilité accrue permet :

    • Une réceptivité amplifiée : Les perceptions sensorielles et extrasensorielles (visions, intuitions, sensations) sont affinées.
    • Une connexion plus profonde : L’esprit de la plante médecine peut pénétrer plus facilement et enseigner sans interférence.
    • Une purification vibratoire : Symboliquement, le sel retient les fluides. Sans lui, le corps évacue l’eau. Éliminer le sel le temps de la diète permet alors une purge des énergies stagnantes, des émotions lourdes et des toxines subtiles.

  • La réintroduction du sel : le retour à la protection
    À l’issue de la diète, l’individu est comme une « éponge énergétique », grande ouverte et vulnérable. Consommer à nouveau du sel a pour fonction de :
    • Refermer et protéger : Il resserre le champ aurique, reconstituant une frontière protectrice solide contre les influences extérieures.
    • Ancrer et stabiliser : Son énergie dense aide à se ré-enraciner dans le corps physique et la réalité quotidienne, permettant une intégration en douceur des enseignements.
    • Sceller : Il permet de « conserver » l’énergie reçue à l’intérieur, l’empêchant de se disperser.
2. L’Esprit du Sel : Un Gardien très Puissant

Dans l’animisme, tout élément naturel possède une conscience. L' »esprit » du sel est considéré comme particulièrement fort, protecteur et dominant.

Pendant une diète, qui est un processus de relation exclusive avec une plante maîtresse (comme la rose ou le tabac sacré), la présence de l’esprit du sel pourrait entrer en compétition ou « parasiter » cette connexion sacrée. Le bannir, c’est s’assurer que le canal de communication reste parfaitement clair et dédié.

3. Une Perspective Vibratoire et Alchimique

D’un point de vue vibratoire, les aliments sont classés en fonction de leur fréquence énergétique. Les aliments frais, vivants et non transformés (fruits, légumes) vibrent à une fréquence élevée. Le sel, bien que minéral, est vu comme ayant une vibration très basse et dense en raison de son processus de transformation (raffinage intense pour le sel de table) et de sa nature contractante.

Pour élever sa vibration et s’aligner avec les fréquences subtiles des plantes médecines, considérées comme des êtres de haute vibration, il est cohérent d’éviter tout ce qui peut alourdir ou densifier le corps énergétique. Le régime sans sel s’inscrit donc dans une diététique vibratoire visant à alléger l’être tout entier.

4. Le Sel et la Santé

Au-delà de la symbolique, le sel (chlorure de sodium) a un impact concret sur notre physiologie, qui résonne étrangement avec les concepts énergétiques.

  • Ses effets négatifs (en excès) :
    • Rétention d’eau : C’est son effet le plus connu. Il fait retenir l’eau dans le système sanguin, augmentant le volume sanguin et la pression artérielle, avec des risques sur le système cardiovasculaire.
    • Déséquilibre rénal : Un excès de sel fatigue les reins, qui doivent travailler plus pour l’éliminer.
    • Déminéralisation : Certaines études suggèrent qu’un excès de sodium peut favoriser l’excrétion du calcium via les urines, et avoir un impact sur les os.
  • Ses effets positifs (indispensable à dose modérée) :
    • Fonction nerveuse et musculaire : Le sodium est crucial pour la conduction de l’influx nerveux et la contraction musculaire. Sans lui, pas de mouvement, pas de pensée.
    • Équilibre hydrique : Il aide à réguler la répartition des fluides dans le corps. Une carence extrême (hyponatrémie) est très dangereuse et peut entraîner confusion, crises et coma.
    • Digestion : Le chlorure est un composant des sucs gastriques, essentiels à la digestion.

Le parallèle est frappant : la médecine moderne voit le sel comme un régulateur de fluides physiques, tandis que la vision chamanique l’envisage comme un régulateur de fluides énergétiques. Dans les deux cas, son équilibre est fondamental.

Conclusion : Une sagesse millénaire en phase avec le corps

L’interdiction du sel pendant les diètes chamaniques n’est pas une superstition arbitraire. C’est le fruit d’une observation fine et millénaire de l’interaction entre l’alimentation, le corps physique et la conscience. C’est une technologie ancestrale qui utilise la diète comme un levier pour moduler intentionnellement notre état de perception.

Que l’on adhère à l’explication énergétique ou que l’on y voie une puissante métaphore physiologique, le résultat est le même : cette pratique crée les conditions internes – à la fois vibratoires, psychologiques et physiques – pour une transformation profonde. Elle nous rappelle que ce que nous consommons influence non seulement notre santé, mais aussi notre paysage intérieur et notre capacité à nous connecter à l’invisible.

 

Marion Rebérat

 

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